DES POEMES

Peut-on dire le Tao ? Il ne semble pas, mais on peut le sentir, l’évoquer comme le fait Tao Chien (365-427) dans ces vers :

Je cueille des chrysanthèmes au pied de la haie
Et contemple en silence les montagnes du Sud.
L’air de la montagne est pur dans le crépuscule
Et les oiseaux, par bandes, regagnent leurs nids.
Toutes ces choses ont un sens profond,
Mais lorsque j’essaie de l’exprimer il se perd
Dans le silence.


Ou dans ceux-ci :
Je plante des haricots au pied de la montagne du Sud ;
L’herbe abonde, les haricots sont rares ;
Le matin, tout joyeux, j’arrache l’herbe folle ;
Un croissant de lune : je pioche puis je rentre ;
Le chemin est étroit, l’herbe haute.
La rosée mouille mes vêtements ;
Mes vêtements sont mouillés, qu’importe !
Vivant seul, pourquoi contrarier mes désirs ?





Ou encore comme le fait Li Po (701-762), célèbre poète de la dynastie Tang :

On me demande pourquoi je vis dans ces montagnes bleues.
Je souris sans répondre.
Mon esprit y connaît la tranquillité.
Les fleurs du pêcher et l’eau des torrents passent sans laisser de trace.
Que ce monde est différent du monde ordinaire !


Li Po